Commencer quelque chose, c’est toujours se mettre en danger, se confronter à l’angoisse de la page blanche, à cette peur du vide qui s’empare de nous à chaque premier pas.
L’envie est bien là mais la peur nous paralyse … va-t-on y arriver ? Et si oui, où cela va-t-il nous mener ?

Et à force de s’interroger sur notre légitimité, on en oublie d’agir, d’écrire. Alors qu’au final c’est bien là qu’est la solution, dans l’action!
Et voilà, l’air de rien c’est fait, les premières lignes sont lancées, la page n’est déjà plus blanche et l’histoire commence !

A French Abroad c’est parce que partir est une expérience incroyable mais pas tout les jours, parce que j’en perd mon latin et que ça m’embête bien ;-), parce que j’ai envie d’écrire, parce que j’aime avoir un projet parce que j’ai besoin d’échanger et de partager mon expérience, parce que ça vous donnera peut-être envie aussi.

Bonjour et à très vite!



C’est con cette envie de s’épancher sur internet qui peut nous prendre parfois … Mais entre nous, c’est surement lié à la frustration permanente ressentie, de ne pas pouvoir pleinement s’exprimer au quotidien.

Car quand tu vis à l’étranger (Coucou London!), tous les jours il t’arrive ça :

« Mais ouais merde, voilà ce que j’aurais dû dire! » (3h plus tard ? Dommage!).
C’est sans parler des moments où tu passes pour un attardé mental quand, après trois « sorry, what? » un peu gênés, tu balances finalement un distrait « yeah haha » … au mec qui vient de perdre son job.

Ça a beau être tout à ton honneur de tenter de t’exprimer dans la langue locale, tu ne peux pas t’empêcher de te sentir con dans ce genre de situation; le regard perplexe de ton interlocuteur n’aidant pas.

Tout ça pour dire que je sens que j’ai besoin de l’ouvrir un peu plus et en français s’il vous plaît !

Bienvenue dans ce déversoir à histoires !



Quand au petit matin dans la cuisine de la colloc, tu tombes sur ce scénario – tu sais que tout le monde n’a pas passé la nuit seul.

Le problème, c’est quand tu n’as pas besoin d’arriver jusque là pour t’en rendre compte. Car toi cette nuit – en plus d’être seul dans ton pieu – tu as passé une heure (de 2:00 à 3:00 oui oui), les mains sur les oreilles et la tête sous l’oreiller , à tenter d’étouffer les grincements tonitruants et autres bruits s’échappant de la chambre d’à côté … beurk!

Ce n’est pas que tu sois étranger à ce genre d’activité, mais franchement, qui a envie d’écouter ça …
Durant ce « laps » de temps, tu as eu tout le loisir d’imaginer quelques phrases bien tournées qui sauraient calmer leurs hardeurs avec tact – du style :

« Shut the fuck up ! … Please. »  –> Ben oui, rester diplomate quand tu vis en colloc, c’est la base.
Tu as aussi commencé à analyser quels objets dans ta chambre, seraient susceptibles d’être projetés contre le mur sans que cela te cause trop de tort personnel. La boîte de ton appareil dentaire de nuit commençait à t’apparaître comme une option plausible quand – finalement – ça s’est arrêté !

Mais c’était sans compter sur l’élan d’amour matinal des amants en question …

Il est 7:00 du mat’ un samedi et ta journée commence bien – la prochaine fois t’achèteras des boules Quies !

Merci pour ce moment.



« Quand on arrive dans une ville, on voit des rues en perspective, des suites de bâtiments vides de sens. Tout est inconnu, vierge. Voilà, plus tard on aura habité cette ville, on aura marché dans ses rues, on aura été au bout des perspectives, on aura connu ses bâtiments, on y aura vécu des histoires avec des gens. Quand on aura vécu dans cette ville, cette rue on l’aura pris dix, vingt, mille fois. Au bout d’un moment, tout ça vous appartient parce qu’on y a vécu. » Cédric Klapish – L’auberge espagnole.

Quand tu as vu ce film plus jeune, tu as trouvé ça génial : la nouveauté, le soleil, la plage, la colloc’, les fêtes, les romances, les galères … Mais ce rêve te paraissait très lointain, tu ne savais pas encore que toi aussi dans une dizaine d’années tu trouverais les couilles de déménager vers l’inconnu, seul. Tu ne t’en sentais pas capable puis après tu as cru que tu avais raté le coche. Et puis non – finalement tu es là!

Et ces rues en perspective, c’est chez toi maintenant. Tu y marche, cours, ris, pleure, mange, bref … tu vis ici! Et c’est assez chouette de se dire que ce vide tu l’as apprivoisé et qu'aujourd’hui tu fais partie d’une histoire plus grande.

Et jamais plus tu ne reverras cet endroit comme il t’était apparu auparavant – neutre. Et dans le fond c’est peut-être pour ça qu’on voyage, pour ressentir à chaque fois le frisson de la nouveauté – cette peur mêlée à une intense excitation.
Comment pourrait-on s’arrêter  !

Sautons-le pas!




Après avoir attendu 3 semaines que ton « rhume » passe, tu commences à penser que peut-être les kilogrammes de Strepsils et de Dolipranes avalés ne suffiront pas.

Fatigué d’être fatigué et de devoir décliner toutes les sorties, tu te décides à te rendre au centre médical de ton quartier pour voir un GP (médecin généraliste). Après avoir fait la queue gentiment derrière le panneau bleu pendant que certains malpolis grillaient la file l’air de rien – c’est ton tour! Tu baragouines à ta manière que tu aimerais t’enregistrer pour voir un médecin.

Tu as tout les papiers nécessaires en main mais on te fait quand même poireauter 30 minutes avant de te donner un formulaire à remplir – qui pose énormément de questions sur ta consommation d’alcool… euh non je ne suis pas alcoolique, je veux juste voir un médecin enfait!

-« Ah oui mais votre enregistrement ne sera effectif que dans 10 jours! Essayez à l’hôpital ou dans une pharmacie! Et n’oubliez pas de ramener cette petite fiole avec votre urine dans 10 jours » – 10 personnes penchées derrière ton épaule, whatever!

Après avoir dépensé £5 dans un spray pour la gorge aussi efficace qu’un verre d’eau, tu te retrouves au service des urgences de l’hôpital le plus « proche » (40 min c’est trois fois rien), non sans avoir fait 2 fois le tour du bâtiment avant d’en trouver l’entrée…
On te demande quel est le problème, tu te sens un peu con avec ton mal de gorge, perdue au milieu des foulures et autres bandages sanguinolents – mais bon, tu expliques.

-« Ok, vous allez pouvoir voir un médecin dans environ deux heures » :-‘(

Partie sur un coup de tête, tu n’as rien emmené pour t’occuper…. Tu partages donc les deux heures suivantes entre : Tenir la jambe à ton copain, ta meilleure pote, ta mère sur What’s app et acheter des trucs au distributeur de confiseries que tu remercies d’exister, surtout quand il décide de t’offrir un Mars gratos, Miam :-D!

Tu trouves cet état de glande assez agréable au final, même si tu as l’impression d’avoir vécu deux vies entre temps!

Ça y est on appelle ton nom. La jeune femme médecin est très gentille, elle prend le temps de tout bien t’expliquer. Elle rédige une lettre regroupant tes symptômes – à donner à ton futur GP – t’imprime la doc qui explique ta maladie et te file des antibios à prendre pendant 10 jours (gratos encore).
Décidément tu commences à aimer cet endroit – ça t’aura bouffé ta journée mais au final tu vas pouvoir reprendre le cour de ta vie et tout ça for free!
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